Isolation phonique d’un plancher bois entre solives : la méthode efficace

Les planchers en bois anciens ont un charme fou, mais un défaut majeur : ils transmettent le bruit. Grincements, bruits de pas (impacts), conversations (aériens)… tout passe à l’étage du dessous. Pour rénover efficacement, il ne suffit pas de « bourrer » de l’isolant. Il faut comprendre comment le son voyage et appliquer le principe de la désolidarisation.

Les infos à retenir

  • 🔊 Deux types de bruits à traiter : Les bruits aériens (voix, TV) se traitent par l’ajout de masse et d’absorbant. Les bruits d’impact (pas, chocs) se traitent par la désolidarisation.
  • ☁️ L’isolant entre solives (le Ressort) : Insérer une laine minérale ou végétale dense entre les solives permet d’absorber la résonance (effet « caisse de guitare »), mais ne suffit pas à isoler des bruits de pas.
  • 🧱 La masse est cruciale : Pour bloquer le son, il faut de la masse. Remplacer un vieux plancher léger par des panneaux OSB épais ou ajouter des plaques de sol (Fermacell) améliore grandement le résultat.
  • 🔇 Le secret : la bande résiliente. Pour couper les bruits d’impact, il faut impérativement poser des bandes de désolidarisation (liège, feutre) sur les solives avant de visser le nouveau plancher.

Quelle est la meilleure configuration pour isoler entre solives ?

L’objectif est de créer un système « Masse-Ressort-Masse ».

1. Le choix de l’isolant (le Ressort)

L’isolant placé entre les solives ne sert pas tant à « bloquer » le son qu’à empêcher la cavité vide de résonner. Il faut privilégier un isolant fibreux et dense. La laine de roche ou la laine de bois (densité > 40-50 kg/m³) sont bien meilleures acoustiquement que la laine de verre standard ou le polystyrène (qui est catastrophique en phonique). L’isolant doit remplir l’espace sans être trop tassé.

2. La désolidarisation (l’étape clé)

C’est souvent l’oubli qui gâche tout. Si vous vissez votre plancher directement sur les solives, le bruit de pas traverse le bois et descend. Vous devez coller ou agrafer des bandes résilientes (en liège, en feutre de jute ou en mousse acoustique) sur le dessus des solives. Le plancher viendra se poser dessus « flottant » ou vissé à travers (ce qui réduit un peu l’efficacité, mais reste mieux que rien).

Faut-il agir par le dessus ou par le dessous ?

L’idéal est d’agir lors de la réfection du sol (par le dessus). Cela permet de traiter les bruits d’impact à la source.
Si vous ne pouvez agir que par le dessous (faux-plafond), vous traiterez bien les bruits aériens (voix), mais les bruits de pas continueront de se transmettre par les solives et les murs latéraux. Dans ce cas, l’utilisation de suspentes antivibratiles pour fixer le plafond en Placo est fortement recommandée pour « découpler » le plafond de la structure bois.


L’erreur classique : oublier l’étanchéité à l’air

Le son passe là où l’air passe. Un plancher avec des fentes ou des trous laissera passer les bruits aériens. Lors de la pose, veillez à ce que le nouveau plancher (souvent de l’OSB à rainures et languettes) soit bien jointif. Si vous faites un faux-plafond en dessous, soignez les joints du placo. Le moindre trou réduit la performance acoustique de moitié.

L’avis de l’acousticien

« Isoler un plancher bois, c’est la guerre contre le ‘tambour’. Si vous mettez juste de la laine de verre entre les poutres, vous étouffez la résonance, mais vous entendrez toujours marcher au-dessus. Pour un vrai résultat, il faut de la masse. Mon combo gagnant en rénovation : 10 cm de laine de bois entre solives + bandes de liège sur solives + dalles OSB épaisses + sous-couche acoustique + parquet flottant. Là, vous commencez à avoir du silence. »


Un système global, pas juste de la laine

L’isolation phonique d’un plancher bois ne se résume pas à mettre de l’isolant entre les poutres. C’est un système complet qui doit gérer la masse, l’absorption et surtout la désolidarisation. Si vous rénovez, ne faites pas l’économie des bandes résilientes sur les solives : c’est le petit détail qui change tout pour le confort acoustique.


Foire Aux Questions (FAQ)

🤔 La ouate de cellulose en vrac est-elle efficace ?

Oui, très. L’insufflation de ouate de cellulose entre solives est excellente car elle comble le moindre interstice, supprimant les ponts phoniques, et sa densité apporte de la masse. C’est une très bonne solution en rénovation par le dessus.

🧱 Faut-il mettre du sable entre les solives ?

C’est une technique ancienne mais redoutable. Le sable apporte une masse énorme (« loi de masse ») et ne transmet pas les vibrations car c’est un matériau meuble. Attention cependant au poids ! Il faut vérifier que la structure du plancher peut supporter cette surcharge (souvent 50 à 100 kg/m²).

🔨 Faut-il laisser un espace entre le plancher et les murs ?

Oui, absolument. Le plancher (OSB ou parquet) ne doit jamais toucher les murs périphériques. Laissez un joint de 5 à 10 mm, qui sera comblé par un mastic acrylique ou caché par la plinthe (qui elle-même ne doit pas appuyer fort sur le parquet). Sinon, le bruit se transmet aux murs.

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