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Piquage électrique avant compteur : quels sont les risques et sanctions ?

Le « piquage » électrique, qui consiste à se raccorder sur le réseau en amont du compteur pour consommer de l’électricité sans qu’elle soit comptabilisée, est une pratique illégale qui tente certains fraudeurs. Au-delà du vol, cette manipulation présente des dangers mortels et expose à des sanctions pénales extrêmement lourdes. Voici pourquoi il ne faut jamais tenter de contourner le compteur.

Les infos à retenir

  • 🚨 C’est un délit pénal : Le piquage avant compteur est qualifié de vol d’énergie. Il est passible de 3 ans de prison et 45 000 € d’amende.
  • ⚡️ Un danger de mort immédiat : Intervenir en amont du disjoncteur d’abonné signifie toucher à des câbles sous tension permanente et non protégés. Le risque d’électrocution et de brûlure grave par arc électrique est maximal.
  • 🔥 Un risque d’incendie majeur : Les branchements sauvages sont souvent mal réalisés. Ils chauffent et peuvent provoquer des incendies. En cas de sinistre, l’assurance refusera toute indemnisation.
  • 🕵️ Linky voit tout : Avec les compteurs communicants Linky, ENEDIS détecte les écarts de consommation et les pertes sur le réseau en temps réel. La fraude est repérée beaucoup plus vite qu’avant.

Pourquoi est-ce techniquement suicidaire ?

L’installation électrique d’un logement est protégée par le Disjoncteur de Branchement (AGCP). Si vous touchez un fil après ce disjoncteur, il saute et vous sauve la vie.
En réalisant un piquage avant compteur (sur la colonne montante ou le câble d’arrivée), vous intervenez sur une partie du réseau qui n’est protégée que par les fusibles du transformateur de quartier ou de la colonne.
1. Le risque d’électrocution : Vous travaillez sous tension (230V ou 400V) sans aucune possibilité de couper le courant. La moindre erreur est fatale.
2. L’arc électrique (Flash) : Un court-circuit à cet endroit ne fera pas sauter un « petit plomb ». Il va générer un arc électrique d’une puissance phénoménale (plusieurs milliers d’ampères), capable de vous brûler gravement le visage et les mains et de mettre le feu à l’immeuble instantanément.

Quelles sont les sanctions judiciaires et financières ?

Le vol d’électricité n’est pas une « petite infraction ».
Sur le plan pénal : C’est un vol (soustraction frauduleuse d’énergie). Les peines peuvent aller jusqu’à 3 ans d’emprisonnement et 45 000 euros d’amende.
Sur le plan civil (la facture de régularisation) : ENEDIS (ou le fournisseur) va estimer la consommation volée, souvent sur plusieurs années. La méthode de calcul est très défavorable au fraudeur (basée sur la puissance maximale des appareils du logement fonctionnant 24h/24). Vous recevrez une facture de régularisation de plusieurs milliers, voire dizaines de milliers d’euros, à payer immédiatement.
Frais de remise en état : Vous devrez également payer l’intervention technique pour sécuriser le réseau et remplacer le matériel dégradé (câbles, compteur…), ce qui ajoute encore à la note.


Pourquoi Linky a-t-il rendu la fraude impossible ?

À l’époque des vieux compteurs mécaniques, la fraude pouvait passer inaperçue tant qu’un releveur ne passait pas. Avec Linky, le réseau est intelligent. Des capteurs sont placés dans les postes de transformation de quartier. ENEDIS compare en permanence l’énergie envoyée dans le quartier et la somme des énergies comptées par les Linky. S’il y a un « trou » (des pertes non techniques), ils savent qu’il y a une fraude dans le secteur. Ils peuvent localiser le point de soutirage très précisément. La détection est quasi-automatique.

L’avis de l’expert sécurité ENEDIS

« Les gens qui font des piquages jouent à la roulette russe. Ils utilisent des pinces vampires ou des dominos sur des câbles de puissance. Ça chauffe, ça fond, et ça met le feu. On intervient régulièrement sur des incendies d’origine électrique causés par des fraudes. Non seulement la personne a tout perdu, mais elle n’est pas assurée et elle finit au tribunal. Avec les systèmes de détection actuels, c’est un calcul perdant sur toute la ligne. »


Une fraude qui ne paie plus

Le piquage électrique avant compteur est une pratique d’un autre âge, rendue obsolète par la technologie Linky et toujours aussi dangereuse pour l’intégrité physique du fraudeur. Les quelques euros économisés sur la facture ne pèsent rien face au risque de mort par électrocution, d’incendie non assuré et de condamnation pénale.


Foire Aux Questions (FAQ)

🤔 Si j’achète une maison avec un piquage existant, suis-je responsable ?

Oui, en tant que bénéficiaire du compteur. Si vous découvrez une anomalie (fils suspects avant le compteur), signalez-le immédiatement à ENEDIS pour vous dégager de toute responsabilité et faire sécuriser l’installation. Si vous ne dites rien et profitez de la fraude, vous devenez complice.

🧲 L’aimant sur le compteur, ça marche encore ?

Non. C’était une technique pour les vieux compteurs électromécaniques (à disque). Les compteurs électroniques et Linky ne sont pas influencés par les aimants. Tenter de le faire peut même déclencher une alerte « ouverture capot » ou « fraude magnétique » envoyée à ENEDIS.

💡 Peut-on brancher des panneaux solaires avant compteur pour injecter ?

Non ! C’est strictement interdit et dangereux pour les agents ENEDIS qui travaillent sur le réseau. Toute production (solaire) doit être raccordée sur votre tableau électrique (autoconsommation) ou via un compteur de production spécifique déclaré à ENEDIS.

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