Main d'un maçon appliquant du mortier-colle sur un muret avant de poser une couvertine en béton.

Peut-on coller des couvertines avec du ciment ?

Vous venez de terminer le montage de votre muret en parpaings et il est temps de poser la touche finale : les couvertines (ou chaperons de mur). Ces éléments protègent le mur de la pluie et lui donnent un aspect fini. La question se pose alors : avec quoi les coller ? L’idée d’utiliser un simple mortier de ciment, économique et facile à faire, est tentante.

Pourtant, si cette technique était courante autrefois, elle est aujourd’hui fortement déconseillée par les professionnels et les Documents Techniques Unifiés (DTU) qui régissent les règles de l’art. Coller des couvertines au mortier de ciment est la quasi-assurance de voir apparaître des fissures et des décollements en quelques années à peine.

Les infos à retenir

  • Non, c’est une mauvaise idée : Coller des couvertines au mortier de ciment traditionnel est une pratique dépassée. Le risque de fissure et de décollement à moyen terme est très élevé.
  • 👍 La solution pro : le mortier-colle. La méthode moderne, fiable et conforme aux règles de l’art est d’utiliser un mortier-colle souple (classé C2S1), spécialement conçu pour l’extérieur.
  • 💧 Le problème : la dilatation thermique. La couvertine est très exposée au soleil, à la pluie et au gel. Elle se dilate et se rétracte énormément. Un mortier de ciment, trop rigide, ne peut pas absorber ces mouvements et finit par casser.
  • 🔗 N’oubliez pas les joints de dilatation : Pour permettre à l’ensemble de « respirer », un joint souple (mastic polyuréthane) doit être prévu entre les couvertines tous les 3 à 5 mètres.


Pourquoi le mortier de ciment n’est-il pas adapté ?

1. Le manque de souplesse face à la dilatation ? ☀️

C’est le problème principal. Une couvertine en béton ou en pierre peut atteindre des températures très élevées en été et subir un gel intense en hiver. L’explication : Sous l’effet de ces variations, le matériau se dilate et se rétracte. Un mortier de ciment classique est extrêmement rigide. Il ne peut pas accompagner ces mouvements. La tension s’accumule et le mortier finit par se fissurer. Ces fissures deviennent des points d’entrée pour l’eau de pluie, aggravant le problème.

2. Une adhérence moins performante ? 🔗

Un mortier-colle n’est pas un simple mortier. Sa composition est bien plus technique. L’explication : Les mortiers-colles modernes contiennent des adjuvants (polymères, résines) qui leur confèrent un pouvoir d’adhérence bien supérieur à celui d’un simple mélange ciment/sable. Ils sont formulés pour « agripper » parfaitement des supports comme le béton préfabriqué des couvertines et l’arase du mur.

3. Le risque d’infiltrations d’eau et de gel ? 💧

Une fissure dans le joint de pose est une porte ouverte à la dégradation de votre mur. L’explication : L’eau qui s’infiltre par les fissures du mortier de ciment va imbiber le sommet de votre mur. En hiver, cette eau va geler. En gelant, elle augmente de volume (environ 9%) et exerce une pression énorme qui va décoller la couvertine et peut même dégrader les parpaings du mur sur le long terme. C’est le phénomène de « poussée du gel ».

L’avis du maçon

« Autrefois, on faisait tout au mortier bâtard. Mais les matériaux et les normes ont évolué. Aujourd’hui, coller une couvertine au ciment, c’est un travail qui ne tiendra pas. Il faut utiliser un mortier-colle flex, de type C2S1. C’est un peu plus cher à l’achat, mais c’est la garantie que le travail ne bougera pas pendant 20 ans. L’économie de quelques euros sur la colle, on la paie au centuple quand il faut tout recommencer 3 ans plus tard. »


Choisir la bonne colle pour un travail durable

Vous l’aurez compris, l’utilisation d’un mortier de ciment pour poser des couvertines est un très mauvais calcul. La petite économie réalisée au départ sera vite effacée par la nécessité de devoir tout refaire prématurément.

Pour un travail pérenne et réalisé dans les règles de l’art, l’investissement dans un mortier-colle souple pour extérieur (C2S1) est indispensable. Appliqué en double encollage (sur le mur et sur la couvertine), il vous assurera une protection efficace et durable de votre muret pour les décennies à venir.


Foire Aux Questions (FAQ)

🤔 Qu’est-ce qu’un mortier-colle C2S1 ?

C’est une norme qui classe les mortiers-colles. « C » pour Ciment, « 2 » pour adhésif amélioré (haute performance). « S » pour Souplesse/Déformabilité, « 1 » pour déformable. C2S1 désigne donc un mortier-colle à haute performance et déformable, apte à supporter les contraintes extérieures.

🧱 Et le mortier bâtard (ciment + chaux) ? Est-ce mieux ?

Le mortier bâtard est un peu plus souple qu’un mortier de ciment pur grâce à la chaux. Il était traditionnellement utilisé pour cela. Cependant, son adhérence et sa souplesse restent très inférieures à celles d’un mortier-colle S1 moderne. Ce n’est donc pas non plus la solution recommandée aujourd’hui.

📏 Comment faire les joints entre les couvertines ?

Pour les joints courants (environ 1 cm de large), vous pouvez utiliser le même mortier-colle que pour la pose. Cependant, il est impératif de laisser un joint vide tous les 3 à 5 mètres linéaires. Ce joint, de même largeur, sera ensuite rempli avec un mastic polyuréthane (PU) souple pour créer un joint de dilatation.

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