Pinceau appliquant de l'huile de lin sur des joints de carrelage en ciment sur un sol.

Huile de lin sur les joints de carrelage : bonne ou mauvaise idée ?

C’est une astuce de grand-mère très connue pour protéger les joints de carrelage en ciment, notamment sur les sols en terre cuite. L’application d’huile de lin est réputée pour les imperméabiliser, les rendre moins salissants et leur donner un aspect satiné. Mais cette méthode traditionnelle est-elle toujours une bonne idée face aux produits modernes ? Si elle a des avantages, elle a aussi des inconvénients majeurs qu’il faut connaître avant de se lancer.

Les infos à retenir

  • 👍 L’avantage principal : l’imperméabilisation. En pénétrant dans le joint poreux, l’huile de lin le sature et le rend hydrofuge. L’eau et les taches liquides perlent en surface au lieu de s’infiltrer. C’est une solution naturelle et économique.
  • L’inconvénient majeur : le jaunissement et l’encrassement. L’huile de lin a une très forte tendance à jaunir avec le temps sous l’effet des UV. De plus, en séchant très lentement, elle reste « collante » et a tendance à fixer la poussière et les saletés.
  • Un temps de séchage extrêmement long : C’est sa plus grande contrainte. L’huile de lin met plusieurs jours, voire plusieurs semaines, à sécher et à durcir à cœur. Pendant ce temps, la surface ne doit pas être sollicitée.
  • 🧼 Des alternatives modernes plus performantes : Aujourd’hui, il existe des protecteurs de joints spécifiques (hydrofuges et oléofuges) qui sont transparents, ne jaunissent pas, sèchent rapidement et sont souvent plus durables.

Quels sont les avantages et les limites de l’huile de lin ?

L’huile de lin est un produit naturel issu des graines de lin. Son principal atout est son pouvoir nourrissant et imperméabilisant. Appliquée sur un joint en ciment poreux, elle va pénétrer en profondeur et le saturer, le rendant ainsi beaucoup moins sensible aux taches d’eau ou de graisse. C’est une solution très économique et écologique. Elle donne également un « effet mouillé » qui peut foncer légèrement la couleur du joint et lui donner un aspect satiné, ce qui peut être très esthétique sur des tomettes par exemple.

Cependant, ses inconvénients sont importants. Le premier est son temps de séchage extrêmement long. Elle sèche par oxydation au contact de l’air, un processus qui peut prendre des jours. Durant cette période, elle reste poisseuse et attire toute la poussière ambiante. Le second défaut est sa tendance à jaunir avec le temps, ce qui peut être très inesthétique sur des joints clairs. Enfin, elle n’est pas très résistante aux détergents puissants et demande un entretien régulier.

Comment faut-il l’appliquer dans les règles de l’art ?

Si vous choisissez cette méthode traditionnelle, la rigueur est de mise. N’appliquez l’huile que sur des joints parfaitement propres, dégraissés et surtout, complètement secs. On utilise généralement un mélange de 50% d’huile de lin et 50% d’essence de térébenthine. La térébenthine fluidifie l’huile pour l’aider à mieux pénétrer et accélère légèrement son séchage. L’application se fait très minutieusement au pinceau fin, uniquement sur les joints, en évitant de déborder sur les carreaux (sauf s’ils sont poreux comme la terre cuite et que vous les traitez en même temps). Appliquez une fine couche, laissez le joint « boire » pendant 20-30 minutes, puis essuyez impérativement tout l’excédent en surface avec un chiffon propre et sec. Ne pas essuyer l’excédent laisserait un film collant qui ne sècherait jamais.


Quelles sont les alternatives modernes à l’huile de lin ?

Le marché propose aujourd’hui des solutions bien plus performantes et faciles d’emploi. Les hydrofuges et oléofuges « spécial joints » sont des produits de protection invisibles. Ils se présentent sous forme liquide et s’appliquent au pinceau de la même manière. Ils pénètrent dans le joint et créent une barrière invisible qui empêche la pénétration de l’eau (hydrofuge) et des graisses (oléofuge). Leurs avantages sont nombreux : ils sont complètement transparents, ne jaunissent pas, sèchent très rapidement (en quelques heures) et leur protection est souvent plus durable face aux produits d’entretien.

L’avis du carreleur

« L’huile de lin sur les joints, c’est l’astuce de nos grands-parents. Ça marche, mais c’est une technique contraignante. Le temps de séchage est un vrai problème sur un chantier. Aujourd’hui, on a des produits de protection de joints qui sont redoutables d’efficacité. J’applique un hydrofuge-oléofuge après séchage complet des joints. Ça prend 10 minutes, c’est sec en une heure, et le client est protégé pour des années sans aucun changement de couleur. C’est plus cher que l’huile de lin, mais le résultat est sans commune mesure. »


Une astuce traditionnelle dépassée par la modernité ?

L’huile de lin reste une solution naturelle et économique intéressante pour protéger des joints de sol en terre cuite, où sa tendance à foncer et à satiner la couleur peut être un effet recherché. Pour un carrelage moderne, en particulier sur les murs ou avec des joints clairs, ses inconvénients (jaunissement, séchage long, encrassement) l’emportent sur ses avantages. Les protecteurs de joints hydrofuges modernes, bien que plus chers, offrent une protection invisible, durable et bien plus simple à mettre en œuvre.


Foire Aux Questions (FAQ)

🤔 L’huile de lin protège-t-elle contre les moisissures ?

Non, pas directement. En rendant le joint hydrofuge, elle l’empêche de rester humide, ce qui limite un terrain favorable au développement des moisissures. Mais elle ne contient pas d’agent fongicide. Il faut d’abord s’assurer que le joint est parfaitement sain et exempt de toute moisissure avant de le traiter.

🔥 Y a-t-il un risque d’auto-combustion avec les chiffons ?

Oui, absolument. C’est le danger principal de l’huile de lin. Un chiffon imbibé d’huile de lin, s’il est mis en boule, peut s’enflammer tout seul après quelques heures par un phénomène d’oxydation. Il est impératif de faire tremper les chiffons souillés dans l’eau après usage avant de les jeter, ou de les faire sécher complètement à plat à l’extérieur.

🧼 Comment nettoyer des joints qui ont été traités à l’huile de lin ?

Il faut utiliser des nettoyants neutres. Un simple lavage au savon noir ou au savon de Marseille est idéal. Évitez les détergents agressifs ou les produits acides qui pourraient dégrader le traitement à l’huile et le rendre moins efficace.

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