Vous avez repeint en blanc un mur en lambris, une poutre ou un meuble en bois, mais après quelques jours, des taches jaunâtres ou brunes apparaissent à travers la peinture, comme si le mur « rouillait ». Vous avez beau passer une deuxième couche, elles finissent toujours par revenir. Vous êtes face à un problème tenace : les remontées de tanin.
Ce phénomène est très courant sur certains bois et ne peut pas être résolu avec une peinture classique, même de la meilleure qualité. Pour s’en débarrasser définitivement, il ne faut pas chercher à « nettoyer » la tache, mais à la « bloquer » avec une sous-couche spécifique. C’est la seule solution efficace.
Les infos à retenir
- 🧪 La cause : une réaction chimique. Les tanins sont des substances naturelles présentes dans certains bois (chêne, châtaignier…). Au contact de l’humidité (contenue dans la peinture à l’eau), ils migrent à la surface et créent ces taches jaunâtres.
- ❌ Repeindre par-dessus est inutile : Appliquer des couches supplémentaires de peinture acrylique ou vinylique ne fera qu’apporter plus d’eau et donc réactiver et aggraver les remontées de tanin. C’est une perte de temps et d’argent.
- 👍 La seule solution : une sous-couche « bloquante ». Pour stopper le phénomène, il faut appliquer une sous-couche isolante ou un primaire anti-tanin. Ces produits créent une barrière étanche entre le bois et la peinture de finition.
- 🤔 Le produit roi : la gomme laque (Shellac). Les primaires à base de gomme laque (type Zinsser BIN) sont considérés par les professionnels comme la solution la plus radicale et la plus efficace pour bloquer définitivement toutes les taches, y compris le tanin.
Qu’est-ce que le tanin et pourquoi remonte-t-il ?
Les tanins sont des polyphénols hydrosolubles présents naturellement dans le bois, en particulier dans les bois durs comme le chêne et le châtaignier. On en trouve aussi, dans une moindre mesure, dans certains résineux comme le red cedar. Leur rôle est de protéger l’arbre contre les agressions. Le problème survient lorsque vous appliquez une peinture en phase aqueuse (acrylique, vinylique…). L’eau contenue dans la peinture va dissoudre les tanins présents dans le bois. En séchant, l’eau s’évapore et « transporte » les tanins avec elle jusqu’à la surface de votre belle peinture blanche, y laissant une tache jaune-brune indélébile.
Quelle est la méthode professionnelle pour se débarrasser des taches de tanin ?
Il ne sert à rien de s’acharner. Il faut suivre une procédure en 3 étapes.
1. Le nettoyage
Si les taches sont déjà apparues sur votre peinture de finition, lessivez la surface avec un nettoyant doux (type St Marc) pour enlever les résidus les plus gras. Rincez et laissez sécher complètement. Poncez ensuite très légèrement la surface avec un papier à grain fin (180) pour améliorer l’accroche de la sous-couche.
2. L’application du primaire bloquant (l’étape clé)
C’sest l’étape qui va tout changer. Vous devez appliquer une sous-couche spécifiquement conçue pour bloquer les taches. Les primaires isolants à base de solvants sont très efficaces. Mais la solution la plus radicale et la plus plébiscitée par les professionnels est le primaire à base de gomme laque (Shellac). Ce produit, très fluide et qui sèche très vite, crée un film totalement imperméable qui emprisonne définitivement les tanins. Appliquez une à deux couches au rouleau sur l’ensemble de la surface.
3. La finition
Une fois le primaire bloquant parfaitement sec (respectez le temps indiqué sur le pot), vous pouvez enfin appliquer vos couches de peinture de finition. Les tanins étant désormais emprisonnés derrière une barrière étanche, ils ne pourront plus jamais migrer à travers votre peinture.
L’avis du peintre-décorateur
« Les remontées de tanin sur un escalier en chêne repeint en blanc, c’est le cauchemar du débutant. Il passe 4 couches de blanc, et 3 jours plus tard, toutes les veines du bois ressortent en jaune. C’est un problème chimique, pas de peinture. La seule solution, c’est d’isoler. Je ne jure que par le primaire Shellac. Ça sent fort l’alcool, ça sèche en 15 minutes, mais une fois que c’est appliqué, plus rien ne passe : ni tanin, ni tache de suie, ni odeur. C’est le produit miracle du peintre en rénovation. »
La bonne sous-couche, secret d’un blanc qui reste blanc
Lutter contre les remontées de tanin avec une peinture classique est une bataille perdue d’avance. C’est un problème qui ne se résout pas par l’opacité, mais par l’isolation. En comprenant ce principe et en investissant dans une sous-couche anti-tanin de qualité, vous vous assurez un résultat impeccable et durable. C’est la garantie que le blanc que vous appliquez aujourd’hui restera un blanc immaculé pour les années à venir.
Foire Aux Questions (FAQ)
🤔 J’ai peint sur du lambris pin, et j’ai des taches jaunes au niveau des nœuds. Est-ce du tanin ?
Oui, c’est un phénomène très similaire. Les nœuds des bois résineux comme le pin ou le sapin sont très riches en résine. Cette résine, comme le tanin, est soluble dans certains solvants et peut migrer à travers une peinture, créant des auréoles jaunes. La solution est la même : l’application d’un primaire isolant ou d’un primaire à base de gomme laque.
🎨 Les peintures « spécial cuisine et salle de bain » peuvent-elles bloquer le tanin ?
Non. Ces peintures sont formulées pour résister à l’humidité et aux lessivages en surface, mais elles n’ont pas de propriétés « bloquantes » en sous-couche. Si vous les appliquez sur un bois tannique, les taches réapparaîtront.
💰 Les primaires anti-tanin sont-ils beaucoup plus chers ?
Oui, ils sont plus chers qu’une sous-couche universelle. Les primaires à base de solvants ou de gomme laque sont des produits techniques dont le coût est plus élevé. Cependant, cet investissement est bien plus rentable que de devoir acheter plusieurs pots de peinture de finition pour passer des couches qui s’avéreront inutiles.
